2 decembre 2025
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Alors que nous démarrons cette semaine, nous nous intéressons à un débat qui, discrètement mais sûrement, a pris de l’importance dans les discussions sur l’accès au capital en Afrique. Les bourses locales peuvent-elles devenir la solution miracle que les analystes espèrent ?
À travers le continent, nous connaissons déjà les problèmes : faible liquidité, capitalisation peu claire et exigences d’inscription à la cote dissuadent de nombreuses start-ups, c’est pourquoi l’introduction en bourse d’Optasia, une fintech de prêt alimentée par l’IA qui dessert plus de 121 millions d’utilisateurs par mois, a été une grande victoire pour l’Afrique cette année.
En Afrique francophone, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) tente de faire les choses un peu différemment. Elle vise à attirer les PME (et les start-ups) qui n’envisageraient normalement pas de s’introduire en bourse. Son approche a-t-elle fait une différence jusqu’à présent ?
Avec le ralentissement des activités de capital-risque et le resserrement des liquidités à travers le continent, il est nécessaire d’explorer des moyens alternatifs, durables et réalisables pour obtenir des capitaux, et les bourses locales font l’objet d’un regain d’attention. Le bulletin de cette semaine explore cette question.
1. Pourquoi les bourses locales (lire : la BRVM) sont-elles importantes aujourd’hui ?
Un rapport publié en novembre par Ernst & Young (EY), un cabinet de conseil international, a souligné que l’écosystème technologique de l’Afrique subsaharienne francophone (ASF) devait être « restructuré » si la région souhaitait rester compétitive. Dans son rapport sur les 9 premiers mois de 2025, l’Association africaine du capital-investissement et du capital-risque (AVCA) note un tournant : la dette (venture debt) dépasse désormais l’équity comme mode de financement privilégié pour les start-ups africaines. Des obstacles structurels persistent : faible coordination entre incubateurs, universités, investisseurs et pouvoirs publics ; manque de vision commune ; absence de plateformes d’échange et de mécanismes de gouvernance partagée.
Au milieu de tout cela, la BRVM peut devenir un sujet essentiel lorsqu’il s’agit de l’accès au capital pour les startups et les PME. La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est la bourse régionale de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Fondée en 1998, elle est basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et dessert huit pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) utilisant le franc CFA (XOF) comme monnaie. Sa particularité est d’être l’une des rares bourses régionales au monde partagée par plusieurs nations souveraines.
Son rôle principal est de fournir aux entreprises un accès à des capitaux de long terme via les actions (IPO, émissions secondaires) et la dette (obligations d’entreprises). Elle encourage également la transparence, la bonne gouvernance et l’intégration financière régionale. Depuis quelques années, elle se positionne de plus en plus comme une plateforme permettant aux PME et aux startups de s’introduire en bourse et d’accéder à des sources de financement plus larges.
Dans des écosystèmes où l’accès au capital reste extrêmement limité, cela est crucial pour les startups et les PME. La question de la liquidité est désormais centrale, et les startups africaines peinent à trouver des opportunités de sortie (peu d’IPO, acquisitions essentiellement étrangères). La BRVM explore des programmes de cotation pour PME (ex. BRVM PME) afin d’offrir des voies de sortie locales et régionales. Cela peut favoriser le recyclage du capital, encourager les investisseurs institutionnels locaux et réduire la dépendance aux acquéreurs étrangers.
2. Dans le cadre de la campagne menée par la BRVM pour attirer davantage de PME sur le marché
Avec ses ambitions clairement définies en matière de PME, la BRVM n’est pas restée passive. Au cours des dernières années, la bourse a mis en place une série de programmes destinés à faciliter la levée de capitaux et, à terme, l’introduction en bourse des petites entreprises. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des mesures déjà en place, ou du moins en cours de mise en œuvre, visant à créer des opportunités d’introduction en bourse et des voies de sortie pour les PME.
- Troisième Compartiment
Un compartiment boursier dédié aux PME à fort potentiel de croissance. Lancé en décembre 2017, il offrait des exigences plus souples et un accès allégé pour faciliter l’entrée des PME par rapport aux compartiments traditionnels. Malheureusement, les introductions en bourse ont été moins nombreuses qu’espéré. Beaucoup de PME ne parviennent pas encore à respecter même les critères allégés (gouvernance, rapports financiers, historique, etc.).
- Elite BRVM lounge
Environ un an après le Troisième Compartiment, ce programme a été lancé pour préparer des PME sélectionnées à accéder aux marchés financiers en améliorant leur gouvernance, leur transparence financière, leurs plans d’affaires, ainsi que leur préparation juridique et comptable. Il s’agit d’un programme de formation, de certification et de renforcement des capacités. À ce jour, une trentaine de PME l’ont suivi (23 certifiées au départ, puis 14 lors d’une cohorte récente). Bien que toutes ne soient pas cotées, ces PME ont levé environ 22 milliards de FCFA après leur participation (placements privés, etc.) et ont réalisé des améliorations structurelles (gouvernance, planification, contrôles internes).
Cependant, même avec cet accompagnement, beaucoup de PME restent faibles sur des aspects essentiels (reporting financier, comptes audités, etc.) ; la sensibilisation et les capacités restent inégales. De plus, passer de la “préparation” à la cotation effective demeure difficile en raison des contraintes réglementaires et du manque de confiance des investisseurs.
Il est important de noter que généraliser ce programme à un nombre beaucoup plus important de PME est difficile : au-delà des questions de confiance, de nombreuses PME ne sont tout simplement pas intéressées. La culture de l’actionnariat reste un frein : beaucoup d’entrepreneurs préfèrent “tout posséder d’une petite chose que peu d’une grande”.
- Partenariats pour faciliter l’accès des PME
Deux exemples notables :
- BRVM – BADEA (Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique) : partenariat signé vers octobre 2024 pour soutenir l’accès des PME aux marchés de capitaux, avec trois axes : assistance technique, accès aux marchés de la dette et accès aux fonds propres.
- BRVM – CIPME (Agence Côte d’Ivoire PME) : partage d’informations, promotion du Troisième Compartiment et renforcement des capacités des PME.
Ces partenariats contribuent à structurer l’écosystème, à fournir une assistance technique et à renforcer la crédibilité des programmes. Cependant, les résultats concrets en matière de cotations ou de sorties restent limités ; les financements nécessaires au renforcement continu des capacités demeurent insuffisants, et l’écart entre la “préparation” et la présence réelle sur le marché reste notable. De plus, la participation des investisseurs institutionnels reste parfois faible.
- Listing sponsors (“sponsors de cotation”)
Ce sont des intermédiaires agréés (SGI, cabinets de conseil) chargés d’accompagner les PME dans la préparation de leur admission au Troisième Compartiment, et parfois au-delà (ex. Mazars Côte d’Ivoire, Mazars Sénégal, FGI, etc.). Leur expertise réduit les frictions techniques et réglementaires.
Cependant, le coût et la disponibilité de ces services peuvent freiner les PME, qui manquent parfois de ressources ou d’intérêt pour y recourir. Par ailleurs, la crédibilité et la transparence du travail des sponsors peuvent influencer la confiance des investisseurs.
- Ajustements réglementaires et conditions d’admission
Les conditions d’admission varient selon les compartiments. Le Troisième Compartiment offre des critères plus souples (capital minimum plus bas, historique plus court, etc.). Le programme Elite vise également à améliorer la gouvernance et le reporting.
Ces ajustements permettent une meilleure adaptation aux réalités des PME, notamment en réduisant les coûts d’entrée. Combinés à l’accompagnement, ils peuvent aider les PME à surmonter les obstacles.
Cependant, beaucoup échouent encore à satisfaire ces critères, même allégés. De plus, les coûts associés (audits, comptabilité, juridique, management) restent lourds pour de nombreuses PME. La demande des investisseurs et la liquidité du marché pour les actions de PME restent également faibles, ce qui limite l’attractivité.
Conclusion
Malgré un succès encore limité, tout cela témoigne d’une volonté réelle de permettre à ces entreprises de se coter et d’accéder à une nouvelle forme de capital.
Le directeur général de la BRVM, Dr. Edoh Kossi Amenounve, a réaffirmé lors de la conférence AFIS au Maroc en octobre dernier qu’il ne renonçait pas à cet objectif d’aider PME et startups à entrer en bourse. Le chemin est encore long, mais certainement pas impossible.
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